Et si vous essayiez de considérer les entreprises en concurrence avec vous, non plus comme des adversaires, mais comme des amies ? Cela ouvrirait la voie à mille possibilités, un partenariat, par exemple ! Une absurdité, criez-vous ? Pas tant que ça, c’est une idée qui n’est pas si nouvelle. On vous montre dans cet article comment regarder dans la même direction que votre concurrent de toujours ?
Que recouvre cette expression apparemment antinomique ?
On a créé un néologisme pour désigner la réalité. Sa formation nous en dit long sur le contenu du sujet de notre article. C’est le mot coopétition. Comme vous le devinez sans doute, le mot-valise se compose du début de « coopération » et de la fin de « compétition ». Ce synonyme singulier de partenariat désigne une forme de collaboration entre deux entreprises qui se livrent habituellement la bataille sur le même marché.
Non, il ne s’agit pas d’une fusion. Les deux sociétés continuent d’exister indépendamment l’une de l’autre. Mais elles cessent de se voir en chien de faïence et unissent leurs forces pour partager des parts de marché. Cela induit des avantages comme la réduction des coûts et la lutte contre la concurrence déloyale. La stratégie permet également aux entreprises d’éviter des dépenses d’énergie en cherchant à se neutraliser. Elles peuvent mieux se concentrer sur leurs objectifs. Comment mettre en place une coopétition ?
Quelques formes que peut prendre un partenariat avec une société concurrente
Afin de vous montrer les aspects que peut revêtir ce type de collaboration entre deux entités concurrentes, partons sur des exemples historiques.
Le mariage de raison d’Oracle et IBM
IBM et Oracle, c’est la concurrence acharnée sur plusieurs secteurs économiques à travers le monde. Mais au début des années 2000, un nouveau marché pointait à l’horizon, celui des logiciels de gestion pour les entreprises. Au lieu de continuer à se porter des coups sur ce terrain, les deux géants ont décidé de danser à la même musique.
Oracle apporte son savoir-faire et IBM met en jeu son important réseau. Les deux ont réussi un beau coup en 2005. Leçon : proposer à l’entreprise concurrente de conjuguer les forces pour profiter d’un nouveau pan du marché partagé. Comme cela, chaque société conserve sa base tout en profitant de l’alliance.
Le partenariat entre Sony et Samsung
La rivalité entre la multinationale japonaise et le géant sud-coréen est bien connue. Pourtant, les deux groupes ont trouvé avantageux de joindre leurs technologies sur un nouveau type de produit : le téléviseur LCD. Sony est incontournable sur le marché des postes de télévision, mais elle reconnaît l’excellence des écrans de Samsung.
Voilà ce qui amena les deux géants à combiner leurs technologies. La réussite a été totale. Pour qu’il en fût ainsi, les rancœurs du passé ont dû être surmontées. Leçon à tirer : se compléter pour créer un nouveau produit.
Quand Apple et Microsoft se donnent la main
Le partenariat entre les deux compagnies américaines offre un nouveau type d’illustration. C’est la disponibilité mutuelle de services existants. Que s’est-il passé ? La collaboration s’est jouée en deux temps. D’abord, la maison à la pomme a rendu possible l’installation de son navigateur Safari sur le système d’exploitation Windows. De son côté, Microsoft permet qu’Outlook puisse être utilisé sur Mac. Leçon : échanger des services disponibles
Forme juridique à donner à l’alliance
Différentes possibilités s’offrent aux deux start-ups. La collaboration peut devenir tangible par le biais d’une nouvelle société distincte des deux autres. Les parts générées se partagent entre leurs rivaux en fonction du capital investi. L’autre option consiste à créer au sein de chaque entreprise une cellule affectée à l’administration de la coopération. Tout dépend de l’importance de l’objet de la collaboration.
Une collaboration entre deux concurrents vous paraît à présent une idée faisable, n’est-ce pas ? N’hésitez pas à y avoir recours !