Ce n’est pas un débat nouveau, mais l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) a suscité des préoccupations quant à son impact sur l’emploi, avec environ 300 millions de postes susceptibles d’être automatisés, représentant ainsi près d’un quart de l’activité mondiale. Mais l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) souligne que l’IA doit être considérée comme un moteur de transformation plutôt que comme une menace : son intégration dans les entreprises se traduit généralement par un redéploiement des collaborateurs vers des tâches plus valorisantes.
La collaboration entre l’IA et les ressources humaines dans la gestion des emplois
Au cours des prochaines années, l’intelligence artificielle (IA) et les ressources humaines (RH) collaboreront de plus en plus pour organiser la gestion des emplois et des parcours professionnels au sein de l’entreprise. En effet, l’IA permet aux employés d’être soulagés des tâches chronophages et à faible valeur ajoutée, grâce par exemple la gestion de CSE avec un logiciel, leur permettant ainsi de se concentrer sur leur cœur de métier. 80% des emplois devraient voir au moins 10% de leurs tâches transformées par l’intelligence artificielle. Pour les responsables RH, cela ouvre un vaste champ : celui d’accompagner les transitions professionnelles et le développement des compétences des employés, également connu sous le nom d’upskilling.
Les compétences transférables et les formations nécessaires
Le redéploiement des employés d’une activité à une autre nécessite de réfléchir à des passerelles professionnelles et aux moyens de transférer les compétences d’un contexte à un autre. La question des compétences transférables devient alors cruciale, car les entreprises doivent redéployer les employés dont la majorité des activités sont automatisées vers de nouveaux postes. L’amélioration des compétences de tous les employés sera nécessaire pour intégrer l’IA dans les processus de l’entreprise.
Selon une étude menée, le manque de compétences internes est identifié comme l’un des principaux obstacles au déploiement des systèmes d’intelligence artificielle dans 37% des cas. Les compétences liées à la rapidité et à une communication efficace dans l’interface homme/machine deviendront essentielles, nécessitant une formation supplémentaire.
Pour les employés, il est souvent difficile de comprendre l’importance du suivi des heures de travail. L’upskilling prend alors tout son sens, permettant aux employés de s’améliorer dans leur domaine d’expertise et de progresser afin d’éviter la concurrence entre les humains et les machines pour les activités à faible valeur ajoutée.
Quels sont les défis pour les RH ?
Le développement de l’intelligence artificielle pose un défi en premier lieu pour les professionnels des ressources humaines. Mais c’est aussi une excellente occasion, car la technologie propose également des moyens plus faciles d’aborder la gestion des talents et des compétences. Avec le Big Data et l’automatisation, les nouvelles technologies permettent une exploitation complète des outils de gestion des talents. La gestion des compétences est ainsi assistée par l’intelligence artificielle qui peut suggérer des formations basées sur les informations recueillies à propos des appétits de compétences des employés ou de leurs parcours professionnels.
Les attentes des professionnels des RH concernant l’IA se concentrent sur la suggestion de dispositifs adaptés, l’évaluation des compétences ou la gestion des carrières. En analysant de grands volumes de données, l’IA peut aider les RH à cartographier en continu les compétences existantes dans l’entreprise. L’intelligence artificielle est capable de réaliser une analyse sémantique des compétences des employés, analysant des sources de données très hétérogènes telles que les CV, les commentaires des dirigeants, les parcours professionnels et les postes occupés.