L’un des critères pour une entreprise qui prône le développement durable consiste à appliquer les principes de l’économie circulaire. Il s’agit d’une forme d’économie fondée sur la production de biens facilement réparables et dont les composants peuvent être réutilisés ou recyclés par des filières locales.
L’économie circulaire a pour objectif de produire des biens et des services en minimisant la consommation et le gaspillage de matières premières et en limitant l’usage des énergies non renouvelables. Appliquer ses principes à la supply chain (chaine logistique) d’une entreprise qui fait l’option du développement durable devrait avoir pour effet direct d’améliorer sa productivité.
Le concept théorique
Sous l’impulsion des autorités publiques et des organisations non gouvernementales, un concept dit de chaîne logistique durable commence à émerger. Il consiste en la prise en compte par les chaines logistiques, des trois piliers du développement durable que sont :
- L’économie ;
- L’environnement ;
- Le sociétal.
Du point de vue environnemental par exemple, la chaine logistique doit intégrer les aspects environnementaux liés à la production, au stockage et à la distribution, ainsi que le recyclage : c’est le concept de chaine logistique verte ou green supply chain.
De tels concepts sont largement soutenus par Circulab, une mine d’information sur l’économie circulaire, sur ses enjeux et sur les thématiques voisines.
L’existence de démarches perfectibles
Pour de nombreuses entreprises qui emploient des matières premières ou autres éléments provenant de régions éloignées, les coûts logistiques sont l’une des principales charges participant à la définition du positionnement tarifaire du produit fini et de son prix face à la concurrence.
Ces dernières années, certains de ces acteurs ont opté pour des alternatives plus écologiques et plus socialement responsables. La commercialisation de produits remis à neuf, reconditionnés ou encore intégrant à différents niveaux des déchets réorientés en remplacement de certaines matières premières sont autant de pratiques qui illustrent cette option.
Bien que cela ne soit pas l’objectif principal poursuivi, de telles démarches ainsi que leurs résultats positifs, traduisent dans une certaine mesure l’application des principes de l’économie circulaire à la chaine logistique. La démarche pourrait cependant s’avérer bien plus efficace si elle était mise en œuvre de manière consciente, car la mauvaise prévisibilité des flux de matières demeure l’un des défis les plus importants de la supply chain.
Les défis logistiques d’une entreprise visant le développement durable
La plupart des entreprises génèrent divers types de déchets que la réglementation en vigueur leur impose de trier sur place. Mais la gestion d’une dizaine, voire d’une vingtaine de types de déchets représente une contrainte gourmande en plusieurs catégories de ressources.
Pour remplir tous les critères attendus, une entreprise qui s’oriente vers le développement durable doit en effet dédier de l’espace à la gestion de ces déchets. Elle doit en outre y consacrer du temps, alors même que cette activité est loin de constituer son cœur de métier et qu’elle ne dispose pas forcément des connaissances nécessaires pour s’assurer que ces déchets sont transmis à des acteurs pertinents, locaux et capables de les valoriser.
De nombreuses entreprises produisent ainsi des déchets dans des quantités suffisamment importantes pour les encombrer mais trop faibles pour les valoriser directement auprès du secteur industriel. Il existe donc des gisements de déchets mais qui sont diffus.
Economie circulaire et supply chain : un mix porteur de solution
Une solution consiste à mutualiser la chaine logistique au profit de la gestion des déchets de plusieurs entreprises. Après le tri imposé par la réglementation, cela permettrait à chaque entreprise qui fait le pari du développement durable, d’évacuer régulièrement les volumes de déchets produits.
Avec cette mutualisation, le regroupement par la supply chain, des diverses matières produites par les différentes entreprises, permet de constituer un gisement unifié, capable de susciter l’intérêt du secteur industriel tout en bénéficiant d’avantageuses conditions de cession.
Tout en résolvant le problème lié à la gestion des déchets, chaque acteur améliore ainsi son empreinte écologique et le spécialiste supply chain est bien mieux intégré au modèle d’économie circulaire.
Cette solution est particulièrement pertinente pour les chaines logistiques couvrant des territoires sur lesquels opèrent de nombreux producteurs de matières susceptibles de valorisation. D’autres acteurs pourraient être intégrés à ce circuit afin d’y apporter des compétences complémentaires, notamment en matière de traitement des déchets avant leur valorisation.
Une solution déjà existante
Dans la pratique des entreprises
De nombreuses entreprises s’attellent dores et déjà à appliquer à la chaine logistique les principes de l’économie circulaire. Le « backhaul » qui désigne l’organisation et la planification des transports afin d’assurer des déplacements de cargaisons tant à l’aller qu’au retour, est un exemple de logistique verte.
Au-delà des réseaux d’acteurs professionnels, certaines entreprises érigent le consommateur en tant que participant actif de la green supply chain. Cela se justifie au-regard du rapport intime existant entre développement durable et santé du consommateur. Vous pouvez en apprendre plus à ce sujet sur le site de santé du gouvernent français.
Les consommateurs, acteurs de la logistique verte
La multinationale Nespresso a développé le programme take-back qui lui permet de collecter auprès des consommateurs les capsules de café utilisées. Partout où ils se trouvent, ceux-ci peuvent déposer ces capsules dans les sacs prévus pour le recyclage. Elles sont ensuite coulées en métal pour connaitre un nouveau cycle de vie sous une autre forme. Quant au marc de café, il est cédé en qualité d’engrais de jardin. Ce programme fait de Nespresso une référence en tant qu’entreprise qui a choisi de promouvoir le développement durable.