Sur un marché du crowdfunding toujours aussi dense où plus de 250 plateformes de finance participative en France sont enregistrées auprès du registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance « ORIAS », il existe une catégorie d’investissement participatif souvent peu connue du grand public et qui pourtant représente la principale source de croissance de la finance alternative en France. Il s’agit du crowdfunding obligataire ou comment investir sur des PME en souscrivant à des obligations.
Les obligations, premier contributeur du financement participatif
Comme l’indique le baromètre du crowdfunding, réalisé par KPMG pour l’Association Financement Participatif France, le crowdfunding a représenté 336 millions d’euros de fonds collectés en 2017 (+44% par rapport à 2016). Le principal contributeur de cette croissance est le financement participatif par souscription d’obligations comptant pour la première forme de crowdfunding avec 115,8 millions d’euros collectés soit 34%, devant le don avec récompense (68,1m€ soit 20,3%), le prêt rémunéré (66m€ soit 19,6%) et le crowdfunding en capital (57,5m€ soit 17,1%).
Les obligations, plus forte croissance
Le crowdfunding obligataire représente la plus forte croissance en 2017 (+157% par rapport à 2016), devant le don sans récompense (+104%), le prêt rémunéré (+64%), les minibons (+29%) et le don avec récompense (+10%).
Les entreprises au cœur des financements
De manière générale, ce sont les émissions obligataires de TPE, PME et ETI, notamment tirées par les secteurs de l’immobilier et de l’environnement, qui ont dynamisé le marché du financement participatif en France en 2017 puisque ces acteurs ont représenté 65% des porteurs de projets lorsque les start-ups, les particuliers, les collectivités et l’économie sociale et solidaire ont représenté 35% des projets financés.
Mais quels sont les caractéristiques des obligations et du crowdfunding obligataire ?
Accessibilité : les obligations en finance participative sont accessibles dès 500€ comme peut le proposer la plateforme Investbook.
Rentabilité : les obligations offrent des coupons généralement compris entre 6 et 10% par an selon les dossiers et les profils de risque.
Maturité : les obligations sont des placements sur des durées comprises entre 1 et 5 ans, voire plus sur des projets environnementaux.
Risques : le crowdfunding obligataire n’est pas sans risque, c’est un placement financier qui dépend de la solvabilité et de la réussite des entreprises financées.
Sous-jacents : le crowdfunding obligataire finance principalement des PME matures, à l’activité stable ou de croissance et qui ont pour objectif de diversifier leurs sources de financement en s’adressant directement à une foule d’investisseurs, en complément de leurs ressources bancaires et de fonds propres.
Pourquoi assistons-nous à l’essor du crowdfunding obligataire ?
Le crowdfunding obligataire est une montée en gamme et une évolution naturelle du crowdlending (prêt) et du crowdequity (capital) qui ont historiquement été les précurseurs sur le marché naissant du crowdfunding français.
Par rapport au crowdlending, les obligations permettent d’investir des sommes plus conséquentes (5.896€ en moyenne par projet et par investisseur contre 310€ pour le prêt). Ce produit financier s’adresse ainsi à des individus avertis sur les placements financiers et qui souhaitent accéder à un portefeuille de taille plus importante sans avoir à multiplier des centaines de souscriptions comme cela est souvent le cas en crowdlending. Les tickets d’investissement en obligations n’ont en effet aucune contrainte réglementaire de plafond des montants investis. Sans oublier que les obligations peuvent aussi être souscrites par des personnes morales, bon nombre d’investisseurs agissant via leur holding personnelle notamment.